Centre de Recherche en Ethnomusicologie
Prenant pour axe central le corps –social ou individu en performance– Aurélie Helmlinger mène ses recherches sur les steelbands de Trinidad et Tobago, abordant tout autant la dimension sociale et politique des orchestres, que les questions de cognition musicale. Elle a ainsi montré comment cette "jeune musique" profondément créole s’est inscrite dans l'histoire de la jeune nation, pétrie du double héritage (polyrythmique et symphonique, mais aussi des idéologies opposées) de la société post-esclavagiste qui l'a façonnée. Elle a envisagé simultanément la question de la mémorisation du répertoire, à mi-chemin entre traditions écrite et orale, analysant la place des images mentales, le rôle de l'ergonomie instrumentale ou l’effet collectif de mimétisme.
Aurélie Helmlinger s'intéresse actuellement au rythme du calypso, terme désignant tout autant un type de chanson du carnaval de Trinidad et Tobago, que le rythme qui l'accompagne, repris dans les steelbands ou dans des groupes polyrythmiques appelés « rhythm bands ». Elle l'envisage autant dans sans dimension motrice, avec une étude du geste du swing, que de façon plus anthropologique, avec une analyse de son usage dans les compétitions de steelbands, et la façon dont il est utilisé par les DJ.
Cette approche est mise en œuvre au moyen d'une méthodologie classique (observation participante), enrichie d'outils empruntés aux sciences cognitives (protocoles expérimentaux) repensés et adaptés à la démarche ethnomusicologique.